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mercredi 18 juin 2014

Fais ce que tu crois juste …

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… selon ton coeur, car on te critiquera de toute façon - E. Roosevelt

Je ne fais pas partie des mamans qui apprécient de laisser leurs enfants afin de faire une pause, de respirer, de prendre du temps pour elles.

J'ai parfois honte de l'avouer quand j'entends mes amies, quand je lis certains blogs, même si je les comprends, que je les envie aussi parfois (je ne suis pas à une contradiction près), je fais partie de celles qui aiment avoir leurs enfants tout près d'elles.

Qu'on s'entende bien, je ne les couve pas non plus, ils ont leur vie, leurs activités, mais je me sens bien quand je les récupère et que je peux aller leur faire un bisou avant d'aller me coucher. Je me sens alors apaisée.

C'est viscéral. Et aussi loin que je m'en souvienne, j'ai toujours fonctionné ainsi, que ce soit avec mes parents qui s'absentaient passablement, puis avec papa "petit plat" qui voyageait beaucoup. Un mal-être, une tristesse m'envahit dès que je dois me séparer de ceux que j'aime. C'est plus fort que moi, je ne profite pas, je n'apprécie pas du tout ces moments de séparation.

J'ai la boule au ventre, j'ai l'ennui et je compte les jours qui me séparent des retrouvailles.

J'essaye de le faire ressentir le moins possible à mes enfants, en prenant l'air détaché, en les encourageant à être indépendants (faites comme je dis, pas comme je fais, toussa, toussa).

Même si elles sont rares, certaines personnes peignent le diable sur la muraille et prédisent le pire développement pour mes enfants : un manque de confiance en eux, des difficultés d'intégration, des problèmes de séparation pour eux aussi, j'en passe et des meilleures.

Au risque de les décevoir, rien de tout cela pour l'instant. Tout au plus, M. est-il un peu casanier et n'aime pas beaucoup dormir à l'extérieur, mais c'est surtout une question de caractère, s'agissant d'un petit garçon très (trop) sensible.

Deux fois par année environ, j'essaye de lâcher prise et ils vont quelques jours chez mes parents qui habitent à environ 150 kilomètres de chez nous (je vous rassure, nous les voyons souvent en plus de ces deux périodes, hein !).

Ce n'est vraiment pas un moment que j'apprécie. Je fais en sorte de ne jamais être à la maison pour ne pas voir les pièces vides. Pour ne pas entendre le silence. Le bruit de mes pas qui résonne. Je me prévois mille activités pour ne pas avoir le temps de penser à eux.

Au final, je suis encore plus fatiguée que quand je dois gérer tout mon petit monde et je n'ai pas avancé d'un iota à la maison puisque je n'y suis jamais …

Je me demande souvent comment je faisais quand ils n'étaient pas là ? De quoi était faite ma vie ? À quoi je consacrais mes journées ?

Une chose est sûre : je dormais plus ^__^

"On en peut donner que deux choses à ses enfants :
des racines et des ailes"

Proverbe juif

Mais cette situation me fait aussi beaucoup réfléchir. Est-ce que je m'efface trop au profit de mes enfants ? Est-ce que je les couve trop ? Les protège trop ? Quel image est-ce que je leur envoie ? Est-ce que je devrais beaucoup plus penser à moi pour ne pas avoir des regrets plus tard ?

Car oui, j'en ai bien conscience, un jour, ils vont quitter la maison et je vais réellement devoir vivre sans eux …

Mais je crois que cette séparation se fera progressivement, chacun à son propre rythme : je les verrai grandir, s'épanouir, faire leurs propres expériences, se tromper, gagner, mûrir et, petit à petit, se détacher de moi pour que je puisse, à mon tour, les laisser voler de leurs propres ailes tout en ayant le coeur léger, car je saurai que je leur aurai donné quelques-uns des meilleurs moments de ma vie et que, surtout, j'aurai fait de mon mieux.

Quand j'y pense, mes doutes s'évanouissent. C'est mon choix, je l'assume, j'ai décidé d'être le plus possible à leurs côtés quand je pense qu'ils avaient besoin de moi et moi d'eux (et j'ai la chance d'avoir eu ce choix, ce n'est pas le cas de tout le monde, j'en ai conscience). Viendra un moment où je serai moins indispensable et alors mes priorités changeront.

10 commentaires:

  1. Fais ce qui te convient ! A chacune sa manière d'être mère. Nos enfants savent s'affranchir de nous s'ils sont en confiance.
    J'aime voir qu'ils peuvent prendre de bonnes décisions sans moi,être heureux quand je ne suis pas là. Je me sens "passeuse de témoin" et j 'adore ça !

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    1. Je sens les miens, dans l'ensemble, relativement bien dans leurs baskets. A part peut-être être M., mais cela vient plus de son caractère que de mien ;-) Il me ressemble beaucoup et je me reconnais souvent dans ses réactions ...

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  2. fais ce que tu aimes :-)
    Mais c'est vrai que tu ne dois pas t'oublier aussi :-)

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    1. Non, non, rassures-toi, je ne m'oublies pas ! Au contraire, je repense à moi/me reprends en main depuis 2014 ;-)

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  3. je suis comme toi, je n'ai jamais mis mes enfants en garderie, ni à la cantine; Je n'ai jamais compris l'expression "pour souffler un peu". Mais ils n'ont pas demandé à naître, et il est de notre tâche de nous en occuper. (Comme toi, je jalousais bien un peu celles qui arrivaient à faire autrement. Je ne juge personne, j'exprime mon mode de fonctionnement).
    A ce jour, mon aînée a 22 ans, deux ont déjà quitté la maison pour raisons d'études. C'est du bonheur : j'ai le sentiment d'avoir tout donné (même si parfois j'ai mal donné), et je n'ai aucun regret.
    Mes enfants sont épanouis, et savent s'adapter à une nouvelle vie.
    Ne t'inquiète donc pas : ce que tu fais avec sincérité porte des fruits.

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    1. Merci pour ton commentaire qui me conforte dans ma façon de faire (même si les miens sont allés à la crèche parce que je travaillais ;-)

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  4. Je suis comme toi mais ma fille a seulement 9 mois ... je ne comprends pas vraiment mes amies qui travaillent a 80 ou 90% et qui le jour où elles ont congé mettent encore leurs enfants a garder pour faire ce dont elles ont envie...je les trouve un peu égoïstes et je me demande pour quelles raisons elles ont des enfants.. enfin au fond, je sais c'est la société io veut ça..les gens veulent tout une belle voiture, un joli salaire, une belle maison de beaux vêtements, partir en vacances loin et de beaux enfants sages, polis, qui ne parlent pas trop et dont on peut disposer quand on a envie! je ne sais pas ce qui est juste mais je sais que si tu fais quelque chose a contrecoeur tes enfants le ressentent et je pense que c'est encore pire que de trop les couver...de toutes façons on sait ce qui est bon pour eux!
    Aline

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    1. Je pars de l'idée que chacun fait comme il veut et devrait respecter le choix des autres. Dans l'ensemble, ça fonctionne assez bien, mais il y a toujours quelques voix discordantes ;-)

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  5. C'est marrant parce que j'ai l'impression que tu parles de moi, je me reconnais tellement dans tes mots.

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    1. J'étais presque sûre de ne pas être la seule dans mon cas ;-)

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