- Perdre les 7 kilos qui me restaient de ma dernière grossesse.
- Cuisiner une fois par semaine un nouveau plat pour me diversifier un peu.
- Reprendre ma vie professionnelle en main.
J'ai tenu 3 mois pour la première résolution, perdu 5 kilos et tout repris (bouhouhou !). La deuxième n'a même pas vu le jour. Et la troisième …
La quarantaine approchant sérieusement, mais l'âge de la retraite étant encore loin (en Suisse, il est fixé à 64 ans …), j'ai commencé à me remettre sérieusement en question et à me demander si je pouvais continuer ainsi.
J'ai fait de longues études, mais sans idée précise de ce que je voulais faire. Résultat, quand il a fallu décrocher un premier job, je me suis retrouvée fort dépourvue et je ne savais pas trop où me tourner.
J'ai pris le premier poste où l'on a bien voulu de moi. Et j'ai continué ainsi, sans interruption pendant 12 ans. J'ai occupé 5 emplois pendant ces années, j'ai toujours choisi moi-même de partir, mais je ne mes suis jamais sentie complètement dans mon élément.
Avec l'arrivée des "petits plats", j'ai progressivement baissé mon temps de travail pour finir par ne garder qu'un 10%, histoire de mettre le nez hors de la maison et de garder un semblant de vie professionnelle.
Oui … Mais voilà … Même si mon dernier poste était top pour la liberté qu'il me laissait, que j'avais des collègues très sympas, un cadre de travail agréable pas loin de chez moi, j'avais envie de plus. Et surtout, je ne me voyais plus continuer à passer de place en place, sans avoir le feu sacré, pendant encore 25 ans et des brouettes.
A côté de cela, même si mes enfants représentent tout (et même plus) pour moi, je sentais que je commençais à tourner comme un lion en cage à force de rester à la maison avec eux.
Seulement ... A bientôt 40 ans, je n'avais aucune idée de ce que je pourrais bien faire. Aucun job qui me faisait rêver. Pas la moindre petite envie. Pathétique, non ? Dire qu'il y a des ados qui savent déjà exactement ce qu'ils veulent faire professionnellement parlant, moi, la "vieille" pas. Et franchement, pour ne rien vous cacher, ça fait peur.
Ajoutez à cela que j'étais quand même limitée par ma grande famille et mes possibilités de garde restreinte, par les horaires de Monsieur "petit plat" qui sont plutôt empoisonnants, je n'étais pas très positive quand à mes chances de trouver quelque chose. Cela tenait presque du miracle si j'arrivais à concilier tous ces impératifs. J'avais un peu l'impression de chercher à avoir le beurre, l'argent du beurre et le fils du laitier ^^
J'ai épluché les petites annonces, écumé les sites d'offres d'emploi, mais j'avais juste envie de pleurer.
J'ai poussé la porte de l'orientation professionnelle en espérant trouver des pistes. Je suis ressortie écoeurée en n'étant pas plus avancée.
Bref, je me suis fait une crise de la pré-pré quarantaine bien carabinée.
Au mois d'avril, j'ai abandonné tout espoir. Rien ne se présentait qui m'aurait fait accepter de laisser mes enfants pour reprendre le chemin du travail. Horizon bouché. Point !
Et puis, un jour, en accompagnant les "petits plat" choisir des livres à la bibliothèque de notre village, je ne sais pas ce qui m'a pris … Cet endroit est un peu magique. Hors du temps. Avec un je-ne-sais-quoi en plus.
Quelle ne fut pas ma surprise quand elle m'a dit qu'elle allait bientôt prendre sa retraite et qu'elle me tiendrait au courant si quelque chose se présentait. Et elle a tenu promesse, deux mois plus tard, et m'a permis d'envoyer une candidature pleine d'espoir, mais aussi de craintes à l'idée de tout ce qu'il faudrait mettre en place pour replonger dans le monde professionnel.
Quand, durant l'entretien auquel j'ai été, à ma grande surprise, conviée, la personne chargée du recrutement a répondu "je comprends parfaitement, j'en ai aussi 4" alors que je parlais de mes enfants, de l'amour que je leur portais, mais aussi du besoin que j'avais de m'épanouir personnellement parce qu'ils n'auraient pas toujours autant besoin de moi, j'ai eu un bon pressentiment.
Une semaine plus tard, j'avais la confirmation que je ne m'étais pas trompée.
On m'offrait un poste, un virage professionnel à 180 degré, une nouvelle formation et, cerise sur le gâteau, des horaires inespérés me permettant de concilier vie de famille et vie professionnelle.
J'ai l'habitude de dire que rien n'arrive jamais par hasard. Je dois avouer que 2014 m'a réservé une belle surprise alors que je n'y croyais plus.
Le 5 janvier, j'ai fait ma rentrée de "working mum". Un peu de stress, d'appréhension en pensant à tout ce que j'avais mis en place (nounou, horaires, bien-être des "petits plats", …), mais aussi tellement de plaisir à prendre le chemin qui mène à "ma" bibliothèque.
Il y a tant à apprendre, à faire, à projeter, à rêver que je ne vois pas le temps passer. Et quelle joie de retrouver les enfants après avoir passé quelques heures loin d'eux. Ils semblent aussi vivre ce changement plutôt bien (je croise les doigts pour que ça dure …). Une maman plus détendue, épanouie et comme dirait M. "des centaines de livres rien que pour nous" (le privilège d'avoir une maman bibliothécaire) ^^